Le camp de Rivesaltes

Témoin des années noires du XXe siècle - guerre d’Espagne, Seconde Guerre mondiale, guerre d’Algérie, le camp de Rivesaltes occupe une place singulière dans l’Histoire de France.

Conçu à l’origine comme camp militaire, le camp Joffre de Rivesaltes fut « Centre d’Hébergement » pour les Républicains espagnols, pour les Juifs étrangers et pour les Tsiganes, « Centre inter-régional de rassemblement des Israélites » avant la déportation à Auschwitz via Drancy, puis, à la fin de la seconde guerre mondiale, camp d’internement pour prisonniers de guerre allemands et collaborateurs. À partir de 1962, il fût aussi le principal lieu d’hébergement des ex-supplétifs de l’armée française en Algérie, appelés « harkis », ainsi que d’autres familles de militaires – guinéens et indochinois – démobilisés suite aux indépendances. Enfin, entre 1986 et 2007, un « centre de rétention administrative » pour étrangers expulsables y est installé. Le camp de Rivesaltes fut donc le lieu d’internement et d’exclusion de plus de 50 000 personnes de différentes origines, nationalités et cultures qui, outre le fait d’avoir subi un déplacement forcé, ont été exclues parce que la France les considérait comme «indésirables», les internant et les reléguant, non pour des délits commis sur son territoire, mais pour le danger potentiel qu’elles étaient susceptibles de représenter.





Le Mémorial du camp de Rivesaltes

Pour raconter l’histoire du camp de Rivesaltes, un mémorial imaginé par l’architecte Rudy Ricciotti a ouvert ses portes au public à l’automne 2015.

Construit sur l’ancien îlot F du camp, au milieu des constructions existantes, ce bâtiment de 4000 m2 est un espace de référence de l’histoire des déplacements contraints de populations et de leur mise sous contrôle.
Ce lieu de dimension régionale, nationale et internationale aura différentes missions :
– la recherche historique, la restitution et le partage de cette connaissance avec les publics, sous forme d’expositions temporaires, de publications, de colloques, de conférences, etc.
– un travail pédagogique et éducatif afin de diffuser la connaissance et de susciter un questionnement sur les thématiques présentées et la relation entre histoire et mémoire : visites guidées, ateliers, documents pédagogiques, etc.
– une approche sensible et différente grâce à l’art et à la culture qui permettent d’interroger l’histoire et la mémoire : expositions, résidences d’artistes, concerts, projections de films, etc.
C’est dans ce dernier volet que s’inscrit la création artistique des Lettres de Rivesaltes.

Le Mémorial du Camp de Rivesaltes a invité Anne-Laure Boyer en résidence de création pour réaliser l’exposition artistique inaugurale du Mémorial à l’automne 2015. C’est dans ce cadre que le projet des « Lettres de Rivesaltes » a été conçu par l’artiste, durant l’année 2015, comprenant deux mois de résidence sur site.




Le chantier – février 2015. Crédit photo : M. Hédelin / Région Languedoc-Roussillon



Mémorial du Camp de Rivesaltes EPCC
avenue Christian Bourquin
66 600 Salses le Château



Le site du Mémorial

Le site de Rudy Ricciotti