l'appel à écriture

Extrait de l’appel à écriture tel qu’il a été diffusé pendant une année, à partir de janvier 2015 :


Ceci est un appel à écriture ouvert à toutes celles et ceux qui souhaitent partager leur expérience à propos du camp de Rivesaltes et de lieux similaires: camps d’internement, camps de transit, hameaux de forestage et centres de rétention administratifs.




Cette proposition vous invite à nous dire comment ce passé habite votre présent, comment portez-vous ces mémoires ?

Cet appel à écriture est très ouvert. Il s’adresse à tous, internés ou descendants, militants, associatifs, historiens, enseignants et apprenants, professionnels, élus, parents et enfants… Les camps français d’internement et de relégation ont trop longtemps été occultés. Ces Lettres de Rivesaltes seraient l’occasion pour chacun de s’approprier cette histoire lourde et complexe, afin de la porter collectivement. Plus il y aura de lettres, et plus ce projet sera riche de vos regards, de vos parcours et de vos ressentis, pour construire ensemble une mémoire collective, et tournée vers le présent.


Pourquoi écrire une lettre ?

Il ne s’agit pas seulement de témoigner d’une relation historique au camp de Rivesaltes. Mais plutôt de saisir ce lieu pour déclencher une réflexion collective autour des questions plus générales que posent les camps sur l’exil, le racisme, la gestion administrative des flux migratoires, l’acte de faire histoire, la fabrique de la mémoire collective et individuelle, la transmission et la non-transmission... Les Lettres de Rivesaltes proposent un espace où chacun peut déposer sa propre parole.

En écrivant cette lettre, vous allez transmettre votre expérience à un inconnu. Ce qui fait l’expérience ce n’est pas ce qui arrive à un homme, c’est ce que l’homme fait avec ce qui lui arrive.

Ainsi la mémoire prend tout son sens, quand elle est reliée au présent. Il existe de multiples façons de faire vivre les mémoires. Il y a des mémoriaux sous forme d’architecture : ce sont des monuments physiques. Et puis il y a les mémoriaux sous d’autres formes : des chansons, des cérémonies, des concerts, des conférences, des poèmes, des marches collectives, des moments de recueillement individuel, des livres écrits, des collectes de photos et d’objets, des morceaux de fils de fer barbelé ramassés, des pierres emportées et conservées, etc...
Tous ces gestes constituent des formes d’actes de mémoire. Quel a été le vôtre ?

Dans vos lettres, on trouvera peut-être des choses qui n’ont jamais été écrites, ou peut-être même jamais dites. Des questions qui vous travaillent, de la souffrance, des constats amers, mais peut-être aussi des choses positives. Vous pouvez parler de la première fois que vous êtes venu, ou même du fait que vous n’êtes justement jamais venu ou revenu au camp.Vous pouvez aussi parler d’un travail que vous aimeriez faire, ou que vous avez déjà réalisé sur place. Vous pouvez aussi parler de vos engagements personnels, politiques ou associatifs, et des valeurs que vous défendez.

Cet espace vous appartient.


Comment réaliser votre lettre ?

Vous pouvez choisir de faire une lettre manuscrite, imprimée, ou envoyée par mail en pièce jointe. Vous pouvez écrire cette lettre en français ou dans une autre langue de votre choix. Vous pouvez également y ajouter la copie d’une photo, ou tout autre document de votre choix. Vous pouvez rester anonyme si vous le souhaitez, si cela vous est utile pour vous exprimer plus librement. La lettre peut être très longue (plusieurs pages), ou très courte.